Cinnamosma fragans, un patrimoine médicinal à protéger
Aussi appelé fanalamangidy le Saro est moins connu que l’arbre à thé ou le Ravintsara ou encore l’Ylang Ylang et pourtant ses nombreuses vertus devraient en faire un élément essentiel de la pharmacopée de l’océan indien et de beaucoup plus loin même. A moins que la destruction de son environnement ne le condamne à disparaître .
Le Saro de la famille des canellacées se trouve principalement localisé dans la forêt humide primaire de l’Est de Madagascar. Cet arbre, endémique de l’île, pousse plutôt en moyenne altitude au cœur des forêts primaires. En Afrique où on le trouvait autrefois, il n’existe plus que sous forme fossile. Son nom malgache est déjà tout un programme puisque selon certains, les Anciens l’ont surnommé apte à chasser les mauvais esprits, réputation vraie ou usurpée ?
Pour vérifier s’il chasse réellement les mauvais esprits on ne se prononcera pas, n’étant que médecin, mais on peut confirmer ses vertus médicinales. Ce sont ses feuilles que l’on utilisera et particulièrement sous une forme concentrée par distillation : son huile essentielle.
Son huile essentielle comprend une association tout à fait synergique d’alcool et d’oxyde terpéniques (dont le linalol que l’on retrouve aussi dans le thym lui aussi anti septique) . Cette combinaison lui confère de remarquables propriétés anti virales, anti bactérienne et anti fongiques. Ce qui lui permet de lutter contre les infections aussi bien liées à un virus, une bactérie ou encore un champignon. Ce que l’on ne retrouve dans aucun médicament classique existant même pas les antibiotiques. Mais ce n’est pas tout !
Il est recommandé de prendre la plante pour lutter contre les infections on a vu son efficacité et quel que soit le lieu de l’infection : ORL, bronchique, dentaire, cutané mais aussi urinaire ou gynécologique. Une efficacité reconnue que l’on ait une cystite, une plaie infectée ou une sinusite, voire même un aphte , on ne peut pas passer à côté de la guérison. En application locale l’huile a même des vertus cosmétiques contre les rides, les vilaines cicatrices chéloïdes et les vergetures.
Sa composition lui attribue aussi des fonctions sédatives ( cf encadré) et anti rhumatismales notamment soulageant les douleurs articulaires
Appliquer le soir 3 gouttes d’HE de Saro mêlées à 10 gouttes de huile de millepertuis et masser au niveau du plexus solaire permet de trouver un sommeil reposant quand la journée a été nerveusement difficile
Après avis médical confirmant le diagnostic des troubles médicaux constatés on peut prendre le Saro de deux façons :
En application locale on mélangera une goutte de Saro dans 4 gouttes d’huile végétale comme une huile d’amande douce ou d’olive, jamais pures sous peine de possibilité de réaction cutanée
Ou en prise orale les gouttes sont mises alors dans une cuillérée à café de miel ou d’huile d’olive, jamais pures.
Par précaution on interdit l’huile essentielle de Saro aux femmes enceintes lors du premier trimestre de leur grossesse et aux enfants de moins de 3 ans .
En cas d’infection virale comme une grippe mais aussi bactérienne, on pourra prendre soit
2 gouttes dans du miel 4 fois par jour pendant 5/7 jours le temps que les symptômes disparaissent
Soit appliquer 3 gouttes du mélange avec l’huile végétale préconisé ( 1 goutte pour 4 gouttes) sur la partie du thorax et tout le long de la colonne vertébrale 3 fois par j tant que durent les ennuis.
Le Saro est un riche patrimoine à protéger. Il est tout à fait apte à rendre de nombreux services médicaux à une condition : ne pas détruire la forêt primaire seul endroit où il aime se développer.
Dr Jacques Labescat