D’où est née cette polémique sur la chloroquine ° en fait il y a bien longtemps et du vice Roi du Pérou, de sa femme, des Jésuites et des Indiens d’Amérique du Sud .
A peine arrivé à destination après un long voyage, le vice Roi du Pérou vit sa femme tomber malade de fièvres comme on disait à l’époque .Point de médicaments , heureusement les amérindiens étaient là avec leurs remèdes ancestraux. Les Jésuites avaient des difficultés à les rallier à la nouvelle religion monothéiste qu’ils préconisaient mais avaient appris en toutes circonstances à faire preuve de pragmatisme. Pour lutter contre les fièvres malignes pourquoi ainsi ne pas essayer leur décoction de racine de l’arbre bien nommé ” des fièvres”. C’est ce qu’ils conseillèrent à la célèbre épouse et fort mal en point. Elle guérit et fut oh combien reconnaissante aux bons Pères les aidant à commercialiser cette poudre d’écorce qui devint vite la poudre des jésuites. Lorsque l’arbre prit lui le nom de l’épouse du vice Roi . Cinchona pour Cinchon ou quinquina.
Quinine et chloroquine
Et que contient l’écorce de cet arbuste de la famille des Rubianacés: plusieurs alcaloïdes potentiellement toxiques. L’un deux fut rapidement isolé et nommé quinine , ou principe actif de la lutte contre les fièvres palustres ou malaria ou paludisme. Il fut longtemps employé dans cette indication avant d’être supplanté par une forme de synthèse dont elle était dérivée: la chloroquine. Puis l’hydroxychloroquine . Autant d principes actifs brevetés et largement utilisés pendant des décennies contre le paludisme . On en parle même de nos jours contre le COVID-19 , le Pr Raoult au moins créant un débat parfois houleux entre scientifiques. Certains accusant l’hydroxychloroquine d’être toxique au niveau du coeur . Ce qui est vrai et une limite à sa prescription.
Mais si l’on revient à l’origine de la molécule : l’arbre dans son écorce contenait d’autres alcaloïdes dont un autre la quinidine , lui régulateur des troubles du rythme cardiaque au point d’avoir été lui aussi utilisé comme médicament anti arythmique et encore d’autres composants loin d’être superflus.
Ce qui signifie que l’utilisation de l’écorce dans son entier ou totum végétal était comme toujours moins dangereuse que l’emploi d’un médicament à seul effet souvent rendu trop puissant par son mode d’action unique . La plante est souvent bien plus doucement puissante que le médicament chimique bien plus dangereusement puissant . Mais je ne vous ai rien dit ni ne vous dirai rien de plus , vous laissant le soin de conclure vous même.
Dr J Labescat
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