JLK : pour les occidentaux qui souhaitent traiter leur psoriasis, pourquoi se rendre en Jordanie, sont-ce pour raisons de vacances ou cette cure est-elle médicalement justifiée ?
Dr Kanan : la meilleure réponse que je puisse vous apporter est le témoignage de satisfaction des patients qui viennent et surtout reviennent régulièrement, s’ils n’étaient pas satisfaits ils ne le feraient pas. En dehors de ces informations subjectives, il faut aussi noter que certaines compagnies d’assurances santé notamment suisses ou allemandes prennent en charge les soins que nous prodiguons aux malades. Ils ne le feraient pas pour des raisons de vacances seulement.
JLK : comment se passent donc ces soins ?
dr Kanan: nous conseillons une cure de 21 jours durée optimale pour en espérer les meilleurs effets. Lorsque nous ne connaissons pas le patient, nous lui demandons de venir avec un rapport de son médecin traitant reprenant son dossier médical, les maladies qu’il a développées, mais aussi les traitements qu’il a reçus. Il sera vu une première fois par un médecin qui évaluera son état, et à l’aide d’un questionnaire sur ses habitudes alimentaires et plus généralement son hygiène de vie, établira avec le malade un plan personnalisé de soins. Il n’y a pas de schéma préétabli comme dans certains centres de cure ou tout le monde suit le même parcours, quel que soit son état de santé. Un programme qui en plus sera réévalué au cours de chaque consultation médicale soit en moyenne deux fois par semaine.
JLK : en quoi consistent les soins ?
Dr Kanan : grâce aux qualités de l’environnement, élément essentiel de la thérapie (nous détaillerons à part, dans le prochain article, cet élément environnemental sur les qualités propres à la mer morte : NDLR), nous pouvons offrir deux gammes de soins : les bains de soleil dans un solarium individuel où l’exposition solaire peut être faite sans danger ni toxicité pour la peau, bien au contraire. On sait d’ailleurs, depuis longtemps, que les rayons solaires ont un net effet apaisant sur les poussées de psoriasis. Deuxième élément : les applications de boues de la mer morte qui complètent l’action physique solaire par une action chimique propre de ses sels. Le but du traitement est à la fois de diminuer la vitesse de renouvellement de la peau, c’est elle qui provoque, lors des poussées de psoriasis, cette desquamation prurigineuse très désagréable de la peau, les sels nous y aident et de reconstituer le film protecteur de surface lipide aqueux, garant d’une bonne récupération cutanée : l’action combinée du soleil est des sels est du meilleur effet.
JLK : Soleil et sels suffisent pour retrouver une belle peau ?
Dr Kanan : Ils sont des éléments essentiels selon un rythme, une durée et une fréquence adaptés à chaque cas, mais ils ne sont pas toujours suffisants. Pour les personnes mangeant mal, on organisera ainsi un rééquilibrage alimentaire. Pour les plus stressés, l’environnement exceptionnel leur permet en général de se « débrancher « assez vite des contraintes stressogènes habituelles, là encore un facteur important de la pathologie. Pour aider à tendre vers cette sorte de « zénitude », deux à trois fois par semaine on prévoit des séances de massages et de relaxation. Mais j’insiste nous ne combattons pas seulement une maladie gênante, nous aidons surtout les porteurs de cette affection à l’oublier le temps de leur séjour, mais aussi après à se sentir bien pour aller mieux.
JLK : comment pouvez-vous apprécier les résultats des traitements ?
Dr Kanan : Déjà à la fin du séjour, nous pouvons juger de l’évolution des signes par rapport au premier examen consigné à l’entrée sur le dossier, ensuite nous demandons aux patients de nous indiquer les différents traitements pris en cours de cure et en général ils ont tendance à nettement diminuer les médicaments surtout les crèmes qu’ils appliquaient largement avant la cure, tous ces signes ne trompent pas. Et comme je vous l’ai dit, ils ont tendance à nous tenir au courant avec l’aide ou non de leur médecin traitant, de l’évolution de leur état lorsqu’ils reviennent et ils reviennent. Ce qui nous semble le meilleur témoignage d’efficacité. Lors de leurs séjours ultérieurs, ils sont nombreux à nous dire qu’en faisant une cure au printemps ou en été, ils ont tendance à passer une meilleure saison hivernale. Saison souvent la plus difficile à négocier pour ce type de pathologie. Une action qui se trouve renforcée par la deuxième et encore plus par la troisième cure. Après cette troisième, nombreux sont ceux qui peuvent sauter une ou deux années avant de devoir revenir. Le recul que nous avons à la clinique nous permet d’affirmer que les traitements que nous utilisons sont dépourvus d’effets secondaires et encore plus de dangers et améliorent de façon naturelle et assez remarquable le psoriasis, mais aussi l’eczéma atopique et même les formes de souffrances articulaires comme celles de l’arthrose, mais aussi et surtout quand le pso a une localisation articulaire sous forme de rhumatisme psoriasique. Ce sont souvent les entourages des patients qui nous le font remarquer.