Ainsi vint le chaman
Comment est née la médecine par les plantes ?
Pour l’homme, tout simplement de l’observation de l’animal.
Chasseur, l’homme pour se nourrir, a appris, à le chasser. Le meilleur moyen est alors de bien observer ses proies, d’en comprendre le mode de vie pour mieux les surprendre.
C’est ainsi, qu’il les a observées dans différentes situations comme lutter contre des blessures, pour survivre mais aussi contre des maladies. Il a retenu les moyens qu’ils développaient alors, a pensé à les copier lorsque lui même se trouvait confronté à des situations identiques.
C’est en étudiant leur comportement, voyant que ça fonctionnait pour eux, qu’il a eut l’idée d’essayer pour lui, puis pour ses semblables.
Pourquoi ce qui était bon pour les animaux, pourrait être mauvais pour leurs voisins humains. En l’absence de moyens alternatifs de soin, il n’avait guère le choix, et c’était le plus simple et le plus facile d’essayer ce qui était à portée de main : les plantes, les arbres, les végétaux.
Prenons un exemple historique :
C’est en voyant des bisons blessés se rouler au milieu de certaines fleurs des hautes plaines amérindiennes, que les Indiens d’Amérique du nord imaginairent l’action bénéfique, cicatrisante, anti infectieuse de cette plante que l’on trouve désormais dans toutes les jardineries : l’échinacée pourpre.
De l’observation animale, était née la phytothérapie.
Limitée au début, à un plagiat animal, la médecine des simples s’est ensuite développée sur l’observation. Pour progresser, les guérisseurs cherchèrent à reproduire les premiers bons résultats obtenus, ou à en comprendre les échecs. Un fait d’observation reproductible devenant alors une règle thérapeutique.
Ces observateurs, “guérisseurs”, “collecteurs d’effets thérapeutiques”, devinrent pour leurs semblables, des sortes de chamans, les conseillant, les soignant, les maintenant en bonne santé. Puis, transmettant leurs connaissances, ils ont au long des siècles, conservé et développé un savoir thérapeutique, inexpliqué, mais souvent efficace.
Née de l’expérience, issue de l’observation de la Nature et de ses capacités à soigner : cette médecine a traversé les âges. Toujours en construction, en évolution permanentes, elle ne fonctionnait pas si mal, pour le bien de tous, mais…
L’affrontement : Science innée contre science officielle
Sous l’effet conjugué du développement de la science et de l’acquisition de connaissances nouvelles, l’homme, est devenu progressivement un “animal pensant. Il souhaitait désormais tout analyser, pour tenter de tout comprendre, de tout maîtriser. Mais, corolaire: également rejeter, ce qu’il ne comprenait pas, étiqueté rapidement “obscurantiste”. Et, à ces périodes injustement caricaturées, a succédé le siècle auto proclamé ” des lumières”. Notamment, sous l’influence de différents courants philosophiques. Un siècle qui finit par rejeter ce qu’il ne pouvait pas expliquer.
le savoir culturellement, expérimentalement acquis, le soigner à “l’ancienne” est devenu insuffisant, in satisfaisant, voire suspect. Il fallait pouvoir analyser et expliquer scientifiquement ce que l’on faisait sous peine, sinon, de ne plus pouvoir le faire.
Les chamans savaient, mais ne savaient pas expliquer. Ils devinrent vite suspects de combattre le pouvoir de la Science. Il fallait, les condamner, les exterminer comme sorciers !
D’autant plus, que crime de lèse science, ils intervenaient dans l’irrationnel mêlant spiritualité et matérialité. “Ces soigneurs, désormais trop connotés sorciers irrationnels,” devinrent des gêneurs aux yeux de scientifiques par essence : rationalistes, découvrant les nouvelles connaissances et le pouvoir énorme qui leurs était attaché.
Le pouvoir de soigner ne se partage pas, il s’exerce, ne supporte pas la concurrence. Le devenir de ces “moitié prêtres, moitié médecins” appliquant obscurément des préceptes “venus d’un autre âge”, sans aucun support scientifique, est devenu totalement bouché, leur fin programmée.
Le cartésianisme scientifique toucha même la médecine dans ses mots : des remèdes de bonne fame ( de bonne réputation en latin), devinrent des remèdes de vieilles femmes : tout à fait démodés.
Remèdes et prescripteurs furent balayés, accusés, condamnés comme des suppôts de croyances anciennes, juste bonnes à mettre au feu, leurs prescripteurs, y compris.
Le rouleau compresseur de la science officielle avança inexorablement conforté, il faut avoir l’honnêteté de le reconnaître, par souvent de beaux résultats.
Il serait ainsi stupide de nier les bienfaits des vaccins, des antibiotiques (malgré le nom qu’ils portent : littéralement destinés à tuer), de l’aspirine, et de bien d’autres avancées thérapeutiques.
C’est tout de même aller un peu vite en besogne, parlons ainsi de l’aspirine : D’où provient elle, sinon de l’écorce de saule ? Elle tire même son nom d’une autre plante, la spirée ou reine des prés qui contient elle aussi de l’acide salicylique !
Et la digitaline, extrait exclusivement de la digitale, la colchicine, du colchique. Un des derniers médicaments anti cancéreux utilisé contre le cancer du sein est aussi tout simplement de l’extrait d’if… Un peu de modestie s’impose ou devrait s’imposer aux “ténors de la science officielle” bien heureux quand ça les arrange, d’utiliser les plantes.
Pourquoi rejeter tout un pan de cette médecine développée à Sumer, puis dans l’Antiquité grecque, ou en, Egypte… N’étaient ils tous ces médecins, que de fieffés ignorants ? Ne pourrait on pas, ne devrait on pas réconcilier savoir ancestral et connaissances actuelles ?