Surveillance du patient sous plâtre
La pose d’un plâtre n’étant pas un acte technique anodin, il est nécessaire de prévenir le patient des risques possibles de complications qu’il encourre. Le prévenir : c’est lui indiquer les signes annonçant cette survenue et surtout les moyens de les éviter. Le principe de base étant : un plâtre ne doit jamais faire souffrir.
Avant la pose de la contention, le personnel de santé doit connaître, puis, tenir compte de l’histoire du malade, s’enquérir de l’existence ou non de facteurs de risques : qu’ils soient cardiovasculaires ou thromboemboliques. Le patient fume-t-il, est il sous pilule, comment sont ses constantes lipidiques en particulier, mais plus généralement métaboliques ? Comment est sa fonction rénale ? Autant de questions qui permettent de dresser une sorte d’état des lieux. Il doit guider la pose du plâtre, comme l’accompagnement du malade.
C’est la première étape incontournable. Le plâtre étant posé, parmi les recommandations indispensables, on doit énumérer les symptômes suspects qui doivent alerter. Symptômes qui sont alors à considérer comme révélateurs d’une anomalie sous jacente. Le premier risque d’une contention plâtrée est en effet la compression, sa manifestation principale : la douleur. Lorsqu’elle est présente dès les premiers jours, elle traduit un phénomène compressif. Une complication qui est particulièrement à redouter pour les plâtres circulaires. Préventivement, pour lutter contre les phénomènes oedémateux, la prescription de traitements médicamenteux peut s’avérer utile. A côté de la douleur, autre signe révélateur d’une compression : l’apparition de troubles de la sensibilité : ils signent une compression nerveuse sur son trajet. Enfin, lorsqu’elle est cutanée, la compression peut causer des escarres, des ischémies locales.
Encadré le conseil infirmier :Le patient doit donc être prévenu : » toute douleur sous plâtre, toute modification de la sensibilité du membre plâtré, toute impression de douleur superficielle dermo épidermique, toute sensation de chaleur importante des extrémités ou au contraire une pâleur des téguments doivent faire consulter en urgence. »
Cependant un plâtre, même s’il n’est pas douloureux, doit être régulièrement contrôlé. Cela fait partie du conseil médical : apprendre au patient à surveiller l’aspect de son plâtre : n’est il pas trop lâche, la mobilité n’est elle pas trop importante ? N’est il pas en train de se fendiller de se casser ? Il faut, pour éviter les incidents, expliquer ce qu’est, ou n’est pas, un plâtre de marche et comment effectuer ses appuis en cas d’immobilisation d’un membre inférieur. Il faut savoir aussi s’inquiéter de l’apparition de taches sur le plâtre ou d’une odeur forte : il peut s’agir d’un saignement sous jacent ou d’une infection sur macération. Autant de complications qui doivent être prises en charge aussitôt comme doit l’être la deuxième grosse complication possible qui est thromboembolique. Toute douleur spontanée survenant au mollet, aggravée par la dorsi flexion du pied (signe de Homans), doit faire craindre une phlébite. L’accompagnant, une fièvre, une adénopathie satellite ne sont pas constantes. Malheureusement, parfois, les signes prémonitoires étant soit inexistants soit passés inaperçus, les premières manifestations peuvent directement être celles de l’embolie pulmonaire avec une dyspnée, une douleur thoracique. D’où la nécessité, , de traiter préventivement par anticoagulants, les patients détectés comme présentant des facteurs de risque. Grâce à quelques gestes simples, quelques informations bien comprises, la plupart de ces complications ne devraient plus exister. .
Encadré conseils infirmiers pour une immobilisation plâtrée.
Surélever le membre immobilisé
ne pas porter de bagues en cas de plâtre du membre supérieur
faire bouger le plus possible les articulations proches de la lésion
signaler tout évènement anormal qu’il soit local sous plâtre ou général : douleur cardiovasculaire et consulter les personnels de santé.
En cas de prescription d’HBPM, héparines de bas poids moéculaire, un contrôle préalable des plaquettes est indispensable et ensuite deux à trois fois par semaine.
En cas de traitement par anti AA2 comme Eliquis° aucune surveillance biologique n’est de mise
Dr jacques Bidart14/02/2021