J’ai découvert un atelier parfum ou l’on peut fabriquer sa propre eau de toilette, en s’amusant et en jouant avec les outils du parfumeur, vous voulez en savoir plus.
Vous avez quitté l’autoroute à Aix, pour vous enfoncer le long de la Durance, vous gagnez cette belle région des Alpes de haute Provence, où il fait bon vivre et où vivent bien, au point de proliférer naturellement, les plantes aromatiques et médicinales. Un site protégé : celui de la montagne de Lure, où depuis la nuit des temps, des ramasseurs ont exploité ce gisement santé au naturel.
Dès l’époque romaine, existait là un oppidum, précisément sur la commune voisine d’un petit village typique Lardier. Un oppidum où l’on honorait la déesse Belado, mais aussi un lieu de pèlerinage et comme souvent alors, de soins. De toute la région et même de beaucoup plus loin, comme en témoignent les objets de fouille recueillis sur place, on venait, semble-t-il, soigner ses maladies, notamment de peau grâce aux plantes qui abondaient dans le secteur et aussi à cette eau richement soufrée provenant des collines voisines.
Puis, au moyen Âge, le site très voisin de l’Hôpital et recueillait les lépreux dans une ladrerie qui a donné d’ailleurs son nom au village : ladrerie, Lardier.
Aux siècles suivants, ce ramassage de plantes fit véritablement la fortune du village et de ses habitants colportant à travers la France et même plus loin, des ballots de plantes médicinales, qu’ils avaient fait sécher et aux vertus alors fort appréciées. Un colportage qui disparut progressivement avec l’essor des transports et des médicaments. Mais qui renait doucement et pourrait redonner à la région un sens et une identité qu’elle avait peut-être un peu perdus.
Pour retrouver les vertus des plantes aromatiques et médicinales, on va vous proposer deux expériences amusantes et instructives.
Pour la première vous poussez jusqu’à Forcalquier. Le village est connu pour sa citadelle, sa chapelle, ses marchés de Provence parmi les plus beaux de la région, mais aussi par un site protégé et amoureusement restauré le couvent des cordeliers.
Et pour visiter le couvent, quel meilleur moyen que de s’inscrire avec vos enfants ou petits-enfants, à l’université des parfums. Cette université fonctionne comme un master de troisième cycle et forme des étudiants au métier des arômes et à leur commercialisation, depuis les parfumeries jusqu’à l’industrie agroalimentaire très demandeuse de chimistes et de nez capables de donner du gout et développer des saveurs dans les compositions alimentaires.
On ne va pas vous engager à reprendre vos études, Vous n’avez pas le loisir de suivre le cycle entier annuel de cours en plus très recherché dans le monde entier, donc choisissez plus modestement la version ligth : l’atelier parfum.
Pendant au moins deux heures, plus si affinité et l’affinité y est, vous allez apprendre à connaître, à comprendre un parfum, à le tester et même à fabriquer votre propre composé sur mesure.
Au pupitre de l’amphithéâtre à l’ancienne, vous allez d’abord apprendre à reconnaître les notes de tête, de cœur, de fond d’un composé floral. Puis essayer de comprendre comment l’alchimie entre ces différentes notes se fait dans la bouteille, mais aussi comment la préparation peut réagir sur votre peau. Tout ceci est bien complexe, on essaie de simplifier :
Les notes de tête sont constituées des matières premières les plus légères, les plus volatiles, celles qui vont ressortir dès l’application, mais qui disparaissent aussi le plus vite, entre quelques minutes et 2 heures. Ce sont les senteurs d’agrumes, les notes aromatiques menthes, eucalyptus.
Les molécules à volatilité moyenne sont les notes de cœur, elles ont elles une durée de vie de 2 à 10h, et une sorte de rôle tampon : prolonger l’action des notes de tête, et préparer l’arrivée des notes de fond : ce sont les notes florales, épicées, aldéhydes.
Les molécules les plus lourdes constituent les notes de fond, et ont une durée de vie beaucoup plus longue, de 8h à plusieurs jours. Ce sont souvent elles qui donnent de la personnalité au parfum : notes vanillées, boisées, musquées, ambrées.
Autant de renseignements théoriques certes, mais essentiels pour ne pas se tromper dans son choix identitaire. Maintenant vous pouvez manipuler l’orgue à parfums qui est devant vous.
Toutes ces notions acquises, à vous ou à vos enfants, petits-enfants de jouer et de manipuler l’orgue du parfumeur : une caisse contenant au moins une quarantaine d’extraits floraux tous plus étonnants les uns que les autres :
En dehors de la lavande, du musc, de la violette qui demeure très classique, ne trouve-t-on pas un flacon de cuir reproduisant au nez l’impression d’un vieux livre parcheminé longtemps oublié dans son grenier ?
Ou encore des flacons d’ambre ou de santal de quoi se faire plaisir dans des compositions aux résultats parfois surprenants. Vous pourrez vous laisser guider par votre nez, mais aussi et surtout par votre formateur : un nez habitué à sentir, accoutumé à composer entre toutes ses notes pour équilibrer rondeur et rendu boisé, rendu agrume et ambré, quand l’odeur délicate de la fougère ne se mêle pas de tout emporter. Emporter est d’ailleurs le mot puisque votre flacon personnalisé, votre parfum que vous vous êtes composé sur mesure, vous l’emporterez et pourrez ainsi étonner vos amis avec votre eau de toilette masculine discrète ou votre composition plus féminine et donc plus capiteuse.
je n’ai pas compris votre message désolé