Chef commanche, il n’en demeure pas moins homme, et donc hôte parfait pour microbes. D’ailleurs les microbes sont présents partout dans son corps mais chez tous les humains.
Et en cas d’infection, les antibiotiques n’ayant pas été encore découverts en ce XIX ème siècle , que faisait on alors chez les indiens? C’est une question, voilà la réponse.
La médecine de soins n’a pas commencé avec le XX ème siècle, les chamans sont nés avec le monde et ont soigné de tout temps, avec leurs moyens. Avec une différence : après une longue période où ils ont été taxés de sorciers, on a enfin redécouvert , de nos jours leurs capacités à soigner autrement : soigner les patients sans se limiter à combattre leurs maladies. Une différence pas seulement sémantique, que nous allons essayer d’illustrer avec l’histoire vraie de Crazy Horse.
L’herbe se faisant rase, le bison s’éloignait et pour le chasser, il fallait aller de plus en plus loin. Crazy Horse, le chef commanche aimait ces longues chevauchées à la quête du troupeau. Depuis hier, il les aimait beaucoup moins, le chaman lui avait même conseillé de ne pas quitter le tipi. Mais, rester au milieu des femmes n’était guère glorieux pour un guerrier de son état,
Malgré tout et tous, il avait décidé de monter et de chasser. Pourtant, très vite, il dut se rendre à l’évidence, c’était « le médecin » qui avait raison, il eut mieux valu rester sous la tente. Le moindre contact de sa jambe avec les flancs du cheval, lui causait des élancements difficilement supportables, il s’en mordait même la langue pour s’empêcher de crier.
Une douleur intense au point de lui en faire voir de toutes les couleurs, au point même de l’obliger souvent à lâcher les rênes. Heureusement le cheval allait mieux que son cavalier et suivait l’allure du groupe des chasseurs.
Cette jambe il n’en pouvait plus depuis qu’en équilibre, pour éviter la chute, son mollet était resté bloqué dans le cuir des rênes du mors. Il ne savait pas comment il s’y était pris pour se prendre la jambe, lui le fameux cavalier, ni comment d’ailleurs, il avait réussi, trainé dans l’herbe de la prairie, à se hisser de nouveau sur le cheval. Son mollet avait été profondément entaillé par la sangle : le muscle pendait lamentablement, dilacéré et sanglant. Toute la journée il avait chevauché ainsi, parmi la poussière, sans jamais pouvoir nettoyer la plaie. Un guerrier, qui plus est un chef, ne se plaint pas, il doit guerroyer en toute circonstance ,avec, ou sans petit bobo.
De retour au camp, il avait pu nettoyer la plaie à l’eau et la penser avec des herbes. Fourbu et vaguement fiévreux, il s’était rapidement couché, imaginant que demain tout serait oublié.
Erreur, le lendemain, le pansement avait bien mauvais aspect, et de bien mauvaise odeur. Il suintait et présentait une vraie infection. Devant cette aggravation, il avait fallu rappeler le chaman. Avec ses aiguilles en os, il avait incisé l’abcès collecté, évacué le pus, puis recousu le tout, tout en conseillant du repos. Mais la tribut était affamée, il fallait aller chasser, sous risque de périr.
Vraiment, risquant à chaque instant de tomber de sa monture, Il n’en pouvait plus. Il ne pouvait plus suivre le rythme, il dut renoncer à la poursuite et rentrer.
« ta plaie n’est pas belle, pour conserver ta jambe, envoie ton épouse chercher l’herbe hérisson, elle seule pourra t’aider à guérir »
le chaman avait parlé et il ne pouvait être question, de ne pas l’écouter.
Mélangeant l’herbe à la terre humide de la plaine, avec du miel, puis ajoutant les petits vers blancs trouvés sur les carcasses d’animaux, le guérisseur en fit un gros cataplasme qu’il appliqua tout autour de la jambe. Une jambe qui n’avait pas bel aspect : un peu noire et sentant déjà très mauvais.
« Reviens dans deux jours que je te change le cataplasme, ne marche pas, laisse ta jambe le plus possible allongée et prend cette mixture matin et soir. Je vais indiquer aux femmes comment la préparer.
Au deuxième jour, à la dépose du pansement, l’odeur forte était devenue pestilentielle.
Avec son aiguille en os, l’homme de l’art, tout en repoussant de sa pointe les asticots grouillants et tout gavés de miel, perça le nouvel abcès formé. Ce qui s’écoula n’était beau ni à voir, ni surtout à sentir, mais une sensation tellement bonne à ressentir. Un soulagement immédiat pour Crazy Horse. Calmé, il sombra dans une demi-inconscience. Délirant deux nuits et deux jours, Il voyait le grand esprit partout, toujours sous la forme d’un bison chargeant un serpent dressé, prêt à attaquer l’homme venu chercher l’herbe hérisson. A chaque mouvement de la main, prêt à mordre, le reptile dressait sa tête et le mammifère se mettait lui à gratter le sol, faisant mine de charger le reptile. Ces images passaient en boucle et emplissaient son crane, au point de le menacer d’’implosion. Un bref instant, Il eut une sensation très agréable : celle de galoper à brides abattues vers un pays lumineux où l’herbe toujours verte et généreuse était broutée par des milliers d’animaux, mais repoussait à l’infini. Une vision fugitivement belle, avant un gros trou noir.
Au troisième jour, en ouvrant les yeux, il s’ouvrit au monde, tout en se demandant où il était, sachant inconsciemment d’où il venait. La plaie était propre, les asticots tombèrent repus et morts à l’ouverture des linges, la cicatrisation était en bonne voie. Au travers du chaman, Le grand esprit avait bien oeuvré, qu’il en soit honoré, le prochain bison lui sera consacré.
Etait ce l’œuvre du médecin, de la plante dénommée herbe hérisson ou encore nommée échinacée ? Nous allons essayer de vous éclairer, après, à vous de vous faire votre idée !
à Suivre l’échinacée ou la plante qui guérit l’infection.